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décembre 11, 2023

À l’aube des élections générales prévues le 20 décembre 2023, sauf report de dernière minute, le Congo-Kinshasa ploie sous une attente soutenue de son affranchissement, afin de sortir de l’impasse qui bloque son élan vers le développement. Plusieurs propositions sont sorties des tiroirs en guise de solution à la question congolaise, mais en vain. Dans une interview exclusive, le spécialiste des questions électorales, de démocratie et de développement en Afrique, penseur et analyste des faits socio-politiques, et enseignant à l’Université, Modeste Mbonigaba Mugaruka, met en évidence sa conception, -qui est quasiment une doctrine de développement-, de la « Division du travail citoyen ». Dans cet échange avec votre média, il insiste sur cette formule « magique » qui tirerait le Congo du gouffre vers la lumière de l’essor, de l’appropriation par le Congolais de son fabuleux destin. Interview.

Congo365.cd : Vous avez très récemment livré une réflexion pertinente, pour ne pas dire révolutionnaire, sur les moyens de sortir le pays de l’impasse afin de l’ouvrir véritablement au développement. Et la formule que vous proposez pour parer à l’inadéquation entre les impératifs du développement et la mentalité inappropriée des Congolais, c’est la « Division du travail citoyen ». Pouvez-vous être plus explicite sur ce concept savant ?

Modeste Mbonigaba : Pour répondre correctement à cette question qui, il faut le reconnaître, renvoie à un concept tout à fait nouveau, il y a lieu de commencer par rappeler le contexte historique et géopolitique dans lequel notre pays accède à l’indépendance le 30 juin 1960, contexte caractérisé par une impréparation totale des populations congolaises à prendre, de façon responsable, leur destin en main. C’est ainsi que, déjà quelques jours avant la proclamation de cette indépendance, le Portefeuille du futur Etat indépendant va basculer, par un tour de passe-passe, dans le patrimoine du colonisateur en train de faire ses valises ! L’absence d’un peuple aguerri et prêt à se doter (par la voie des urnes) d’une élite politique entièrement dévouée à la cause du développement de la nouvelle Nation congolaise va également être à la base de toutes les difficultés rencontrées dès la naissance de ce nouvel État : mutineries des forces armées, sécessions du Katanga et du Sud Kasaï, destitution du premier gouvernement démocratiquement élu, assassinat du Premier Ministre Patrice Emery Lmumba… Or, de par ses ressources naturelles extrêmement abondantes et diversifiées, ce pays attise les convoitises de toutes les puissances du monde et doit donc être d’une extrême vigilance   pour que la mise en valeur de ces immenses ressources profite en premier lieu à ses premiers bénéficiaires que sont les Congolais. Ce n’est pas ce qui est arrivé, hélas ! Pourquoi ? Nous avons fini par découvrir pourquoi ce pays, pourtant immensément riche, est, en même temps, habité aujourd’hui par le peuple parmi les plus pauvres de la planète ! Pour nous, la raison est bien simple. La voici : dans son immense majorité, le patron (qu’est le peuple) ignore que c’est lui le seul et unique boss. Sinon, il se serait organisé de façon appropriée pour protéger son patrimoine ! Nous avons découvert que ce qui manque, c’est une organisation politique, sociale et institutionnelle, permettant à ce que tout simplement : « chaque centime dû à l’Etat congolais tombe effectivement dans ses caisses et n’en sorte que pour régler ses seules, uniques et vraies créances » ! Cette organisation nouvelle que nous devons impérativement mettre en place permet, suite à une véritable « Division du travail citoyen », de transformer chaque citoyen en « Citoyen-gendarme », et de supprimer au passage « toutes les sources de vol, de détournement et de corruption tout en poussant concomitamment les Gouvernants à une meilleure répartition du revenu national ».

C365 : Vous situez le problème congolais au niveau du processus électoral actuel, et vous arguez que vous avez une formule magique pour résoudre cette épineuse question des élections au Congo. Mieux, vous parlez de la transformation en or du bulletin de vote…

MM : En attendant notre sortie prochaine devant les médias du monde entier pour nous étendre davantage sur ce sujet, nous pouvons d’ores et déjà vous assurer que la nouvelle organisation à mettre en place permet en effet, par la Division du travail citoyen, d’éliminer du jeu de la gouvernance toutes ces voix qui, en réalité, sont des coquilles vides, des voix sans valeur ! Une vraie voix, lors d’un vote, devrait être tellement précieuse pour son détenteur qu’elle ne pourrait, en aucun cas, être bradée contre de la camelote du genre une bière, un t-shirt, un pagne ou un petit billet de banque ! Il se fait qu’avec la « Division du travail citoyen », tous les 45 à 50 millions de Congolais en âge de voter restent tous électeurs mais, désormais, chaque bulletin de vote acquiert une valeur tellement inestimable que le phénomène communément appelé aujourd’hui « chance eloko pamba » disparaitrait, du jour au lendemain, de nos mœurs politiques.

C365 : Vous évoquez aussi la rationalisation de la gestion de pratiquement tous les secteurs de la vie publique à partir de la Division du travail citoyen. Comment cela pourrait-il se faire concrètement ?

MM : Le « travail citoyen » permet en effet aux citoyens de ne plus laisser les gouvernants s’amuser avec le patrimoine commun comme s’il s’agissait de leur bien propre, de faire pratiquement ce qu’ils veulent avec les biens de nous tous. Désormais, chaque fait et geste de nos gouvernants sera en effet analysé, décortiqué, tourné dans tous les sens par des gouvernés plus que jamais conscients d’être les véritables propriétaires du patrimoine dont la gestion est confiée, pour un temps, à quelques concitoyens méritants. La recherche permanente de l’excellence pousserait, à coup sûr, à des réformes visant l’amélioration du fonctionnement de tous les secteurs de la vie nationale. Je vois mal, par exemple, ce multipartisme débridé (près de mille partis politiques), auquel on assiste aujourd’hui, poursuivre son bonhomme de chemin. Quant au climat des affaires, il serait à ce point tellement attractif que c’est le Congo qui serait submergé d’offres provenant de tous les pays du monde cherchant à prendre part au redressement d’une économie enfin correctement organisée et ouverte à des opportunités quasiment illimitées. Bref, la « Division du travail citoyen » va permettre au Congo de se remettre véritablement et définitivement debout.

C365 : Le grand problème du Congo, c’est le Congolais. Et vous abordez justement la question en parlant de la mentalité inappropriée du Congolais. Comment imaginez-vous transformer l’homme congolais, comme par exemple certains responsables et décideurs qui ont accumulé plusieurs décennies de pratique de corruption au point que cela est devenu leur seconde nature ? Comment comptez-vous les métamorphoser ?

MM : C’est vrai que nous visons la transformation qualitative de tous les Congolais, gouvernants et gouvernés, mais nous nous focalisons davantage sur le « citoyen lambda », celui qui, aujourd’hui, est victime de son ignorance, celui qui ne sait pas comment faire en sorte que la richesse du Congo soit effectivement mise à son service ! Changer le Congolais pour qu’il prenne conscience de son statut de propriétaire amènera les décideurs actuels ou futurs à s’adapter à la nouvelle donne. Ils auront le choix entre s’adapter ou quitter la scène politique.

C365 : Ce n’est pas un secret, vous avez rejoint le camp du candidat président de la République Denis Mukwege, avec d’autres personnalités comme Didier Mumengi, Albert Moleka… Quelles sont les raisons qui vous poussent à rallier son camp ?

MM : Il faut savoir gré à l’ancien Président de la République, Joseph Kabila, pour avoir eu l’honnêteté de reconnaître ouvertement et publiquement qu’en 18 ans de pouvoir, il n’a pas réussi à changer la mentalité de l’homme congolais ! Parce que, d’après nous, c’est là où se situe le véritable problème relatif au redressement d’un Congo aujourd’hui totalement couché. Nous sommes en pleine campagne électorale pour renouveler la confiance ou sanctionner négativement les gouvernants à tous les niveaux (local, provincial et national). Très peu parmi nous sont conscients qu’avec le type de gouvernance actuellement appliquée, il est totalement illusoire d’espérer répondre, de façon satisfaisante, aux attentes des populations que sont notamment : une éducation et des soins de santé  de qualité pour tous, des infrastructures routières, ferroviaires, portuaires, aéroportuaires à la hauteur du grand Congo, de l’eau potable et de l’électricité pour tous dans les délais les plus courts, des emplois de qualité pour le plus grand nombre… bref, le redressement fulgurant de ce pays aujourd’hui, totalement grabataire. Dès le début de son premier quinquennat, Félix Antoine Tshisekedi a suscité d’immenses espoirs en déclarant que le changement de l’homme congolais serait l’un des principaux chantiers de son mandat. Il est presqu’immédiatement passé de la parole à l’acte en créant ce qu’il croyait être l’instrument de sa politique de changement des mentalités : il s’agit de la fameuse « Coordination pour le changement des mentalités« . Au bout de ce premier quinquennat, force est de constater que les mentalités du Congolais n’ont pas du tout changé ! Son reflexe est toujours celui du « chacun pour soi » et non celui du travail en équipe, de la mise en commun des efforts. Sa mentalité est toujours celle d’éternel assisté et non celle de quelqu’un qui prend enfin conscience d’avoir devant lui un pays à bâtir et à mettre en valeur d’abord pour lui-même ; de nombreuses opportunités à saisir pour ces jeunes entrepreneurs avides de créativité et un immense espace territorial à conquérir et à occuper de façon effective. Le candidat président de la République Denis Mukwege est depuis l’indépendance du Congo, cette personnalité d’envergure mondiale et totalement immergée dans la société congolaise à avoir des chances de devenir le futur Chef de l’Etat. Nous le soutenons parce qu’il promet une véritable rupture avec le système de gestion de la chose publique actuellement en place. Par ce fait, il offre de meilleures garanties pour mettre effectivement fin à la descente aux enfers illustrée par la guerre, la faim et les vices de toutes sortes, comme par exemple cette corruption quasiment institutionnalisée et …banalisée. Son directeur de campagne, Didier Mumengi, est sur la même lancée. C’est ainsi qu’il a, depuis plusieurs mois, appelé les Congolais à observer une pause pour pouvoir se poser les questions de fond sur notre existence en tant qu’État digne de ce nom… Transformer le Congolais, aujourd’hui complaisant et laxiste, pour en faire un acteur rigoureux et exigeant, est en effet, pour nous, la clé qui ouvre sur le véritable redressement de la Nation congolaise, plus que jamais menacée de disparition.

C365 : Avez-vous confiance en la Commission électorale nationale indépendante (CENI) au regard du processus électoral en cours ? Croyez-vous que des élections véritablement libres, transparentes et démocratiques se tiendront le 20 décembre prochain ?

MM : Dans la conclusion de notre précédente publication qui a engendré cette interview, nous avons en substance explicitement dit, je cite : « En 2002, la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples avait organisé un séminaire d’évaluation des processus électoraux en Afrique dont la conclusion fut sans équivoque : Il faut imaginer des formules nouvelles en matière électorale pour sortir notre continent de sa léthargie actuelle ! Vingt ans plus tard, nous sommes fiers d’annoncer au monde que nous avons trouvé la formule qui permettrait à un pays comme le Congo de se doter des meilleurs élus d’Afrique (voire du monde !) à tous les niveaux de gouvernance (local, provincial et national) », fin de citation. Or, à la suite de Frantz Fanon qui, à l’aube des indépendances africaines (nous sommes au début des années 1960), disait que l’Afrique avait la forme d’un revolver dont la gâchette se trouvait au Congo, Moustapha Niasse est revenu à la charge, quelques décennies plus tard, pour marteler que trente cinq États africains (sur cinquante quatre !) étaient directement affectés par ce qui se passait au Congo Kinshasa ! Pourquoi ne pas profiter de ce vent nouveau pour le changement qualitatif de la gouvernance qui nous vient d’Afrique de l’Ouest pour permettre à notre pays de répondre enfin à sa vocation naturelle, déjà esquissée par Frantz Fanon et Moustapha Niasse, de locomotive de la sous-région, voire de tout le continent ? Pour nous, la réponse à votre question est toute simple : Il faut tout recommencer, il faut remplacer la CENI, pour que, suite à la Division du travail citoyen, il soit définitivement mis fin à un système électoral qui n’a jamais réussi à placer l’homme qu’il faut à la place qu’il faut ! En plus, nous avons aujourd’hui des dépenses électorales scandaleusement budgétivores face à des résultats tout à fait dérisoires au vu des qualités intrinsèques du personnel politique issu de ces élections. Réduire à sa plus simple expression le budget consacré aux élections, tout en garantissant la participation au vote de tous les Congolais en âge de voter, tel est le tour de force que la « Division du travail citoyen » permet de réaliser, en transformant en or chaque bulletin de vote. Montrons au monde que nous sommes des êtres doués de bon sens en adhérant à ce schéma qui, selon notamment Frantz Fanon et Moustapha Niasse, doit impérativement partir du Congo Kinshasa, avant de gagner le reste du continent. Ainsi, notre pays aura définitivement renoué avec sa vocation presque naturelle que, du reste, personne ne lui conteste : celle de véritable leader continental.

Propos recueillis par Enyimo M.

Source: https://congo365.cd/2023/12/08/modeste-mbonigaba-la-division-du-travail-citoyen-transformera-en-or-chaque-bulletin-de-vote/

mai 25, 2023

La jeunesse représente une force vive, elle est riche des aspirations propres à ce moment de l’existence. Mais aujourd’hui encore, des conditions de vie précaires (chômage, exclusion, pauvreté, particulièrement nuisibles aux jeunes défavorisés) gâchent ce potentiel et cette énergie.

Face à ces obstacles, les jeunes doivent se forger une identité et donner un sens à leur vie, sans se laisser enfermer dans la passivité ou la violence. Ils doivent également prendre part activement à la construction du monde, en tant que citoyens responsables et solidaires.

Les mouvements de jeunesse sont des acteurs essentiels pour accompagner les jeunes dans ce double défi. Ils offrent un espace d’éducation non formelle, où les jeunes peuvent développer des compétences utiles et durables, telles que l’esprit critique, la créativité, la coopération, le leadership ou encore l’engagement.

Les mouvements de jeunesse sont aussi des lieux d’ouverture et d’échange, où les jeunes peuvent découvrir la diversité culturelle et sociale, et s’enrichir des différences. Ils favorisent ainsi le dialogue interculturel et le respect mutuel, qui sont des valeurs fondamentales pour vivre ensemble dans une société plurielle.

Les mouvements de jeunesse sont enfin des vecteurs de changement et d’innovation, où les jeunes peuvent exprimer leurs opinions et leurs revendications, et participer à la transformation de leur environnement. Ils contribuent ainsi à la démocratie participative et au développement durable, qui sont des enjeux majeurs pour l’avenir de notre planète.

L’émergence de la jeunesse comme véritable locomotive de notre société est donc une réalité qui doit être reconnue et soutenue par les pouvoirs publics et les partenaires sociaux. La jeunesse n’est pas seulement l’avenir de notre société, elle en est aussi le présent.

mai 25, 2023

Le climat des affaires désigne l’ensemble des conditions économiques, juridiques, politiques et sociales qui favorisent ou entravent la création et le développement des entreprises. Un bon climat des affaires est essentiel pour attirer les investissements, stimuler la croissance, créer des emplois et réduire la pauvreté.

Or, l’Afrique fait face à de nombreux défis qui affectent négativement son climat des affaires, tels que la faiblesse des infrastructures, la corruption, l’instabilité politique, la bureaucratie, le manque de financement, la concurrence déloyale ou encore les barrières commerciales.

Face à ces obstacles, les autorités publiques africaines sont appelées à réagir avec la célérité et l’efficacité nécessaires pour mettre en œuvre les réformes urgentes en vue d’assainir et renforcer le climat des affaires et d’asseoir un environnement incitatif à l’investissement au diapason des exigences pour la création d’entreprises innovantes1.

Parmi les pistes de réforme possibles, on peut citer :

  • La simplification des procédures administratives et fiscales pour faciliter la création et le fonctionnement des entreprises, ainsi que leur accès au marché.
  • La promotion de l’état de droit et de la bonne gouvernance pour garantir la sécurité juridique et la lutte contre la corruption.
  • Le développement des infrastructures de qualité et des services publics efficaces pour réduire les coûts de production et de transport, et améliorer la compétitivité des entreprises.
  • L’amélioration de l’accès au financement pour soutenir les projets d’investissement et renforcer le capital humain.
  • L’intégration régionale et continentale pour favoriser les échanges commerciaux intra-africains et l’ouverture vers les marchés extérieurs.

Ces réformes sont d’autant plus nécessaires que l’Afrique dispose d’un potentiel énorme pour devenir un acteur majeur de l’économie mondiale, grâce à sa population jeune et dynamique, ses ressources naturelles abondantes, sa diversité culturelle et son esprit d’entrepreneuriat.

L’assainissement optimal du climat des affaires est donc un enjeu stratégique pour l’Afrique, qui doit saisir les opportunités offertes par la reprise de l’économie mondiale après la crise sanitaire du Covid-19, ainsi que par la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA), qui vise à créer un marché unique de 1,3 milliard de consommateurs.

En conclusion, il est temps pour l’Afrique de se mobiliser collectivement pour améliorer son climat des affaires et libérer son potentiel de développement. Cela passe par une volonté politique forte, une coopération renforcée entre les acteurs publics et privés, et un soutien accru des partenaires internationaux.

mai 25, 2023

La rationalisation du système électoral est un processus visant à adapter le mode de scrutin aux objectifs politiques et institutionnels d’un pays. Il s’agit de trouver un équilibre entre la représentativité des différentes forces politiques et sociales, la stabilité du gouvernement et la participation des citoyens.

La rationalisation du système électoral peut prendre différentes formes selon les contextes historiques et culturels. Par exemple, en France, la Ve République a instauré un parlementarisme rationalisé1, qui limite les pouvoirs du Parlement au profit de l’exécutif, notamment du président de la République élu au suffrage universel direct depuis 1962. Ce système vise à assurer une majorité claire et cohérente à la tête de l’État, tout en respectant le pluralisme politique.

En Tunisie, après la révolution de 2011 qui a renversé le régime autoritaire de Ben Ali, les acteurs politiques et sociaux ont opté pour l’élection d’une assemblée constituante chargée de rédiger une nouvelle constitution. Pour ce faire, ils ont adopté un système proportionnel2, qui permet de refléter la diversité des opinions et des intérêts du peuple tunisien. Ce système favorise le dialogue et le compromis entre les différentes forces politiques, mais il peut aussi entraîner une fragmentation et une instabilité du paysage politique.

La rationalisation du système électoral n’est pas un processus neutre ni définitif. Elle implique des choix politiques et des arbitrages qui peuvent avoir des conséquences importantes sur le fonctionnement de la démocratie. Elle peut aussi être remise en question ou modifiée en fonction de l’évolution des rapports de force et des aspirations des citoyens.

Quels sont les avantages et les inconvénients des différents systèmes électoraux ?

Les différents systèmes électoraux ont des avantages et des inconvénients selon les critères que l’on considère. Voici quelques exemples :

  • Les systèmes majoritaires1 ont l’avantage de favoriser la formation de majorités stables et cohérentes, qui facilitent la gouvernabilité et la responsabilité des élus. Ils ont aussi l’avantage de simplifier le choix des électeurs et de renforcer le lien entre les représentants et les représentés. Ils ont en revanche l’inconvénient de sous-représenter ou d’exclure les minorités politiques, de créer des distorsions entre les voix et les sièges, et de favoriser le bipartisme ou le multipartisme limité.
  • Les systèmes proportionnels1 ont l’avantage de refléter fidèlement la diversité des opinions et des intérêts des électeurs, de favoriser le pluralisme politique et la participation électorale. Ils ont aussi l’avantage de permettre une meilleure représentation des femmes, des jeunes et des minorités. Ils ont en revanche l’inconvénient de favoriser la fragmentation et l’instabilité du paysage politique, de rendre plus difficile la formation de majorités stables et cohérentes, et de réduire la responsabilité des élus.
  • Les systèmes mixtes1 ont l’avantage de combiner les mérites des systèmes majoritaires et proportionnels, en assurant à la fois la représentativité et la stabilité. Ils ont aussi l’avantage de permettre aux électeurs d’exprimer deux types de préférences : une préférence personnelle pour un candidat et une préférence partisane pour une liste. Ils ont en revanche l’inconvénient de complexifier le choix des électeurs et le décompte des voix, de créer des inégalités entre les élus selon leur mode de désignation, et de nécessiter un ajustement permanent entre les deux composantes du système.